Le Spectateur / Théo Grosjean
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Samuel naît muet, du moins c'est ce que pensent ses parents.
C'est à travers ce prisme que le fil de sa vie se déroulera, autour d'un sentiment étrange : celui de n'être que le spectateur de sa propre existence.
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Très bel album, difficile à raconter, dont la beauté du texte et les illustrations magnifiques en font un vibrant hommage à tous les enfants victimes de guerre et à leur capacité à rester des enfants malgré tout. Nada Matta nous avait déjà ébloui avec l'album Petite pépite qui aborde le sujet de la trisomie 21.
A partir de 6 ans.
Difficile de parler de Notre part de nuit en quelques lignes tant ce roman-fleuve entremêle de thèmes et d’influences. L’intrigue peut se lire à plusieurs niveaux. Le point de départ en est la fuite d’un homme dans l’Argentine des années 80. Juan cherche à protéger son fils Gaspar de sa belle-famille, richissime dynastie de propriétaires terriens dont la domination s’exerce aussi à travers l’Ordre, une société secrète adepte de la magie noire. Ils ont fait de Juan et de ses dons de médium un instrument pour convoquer l’Obscurité. Mais leur recherche avide de l’immortalité les font se tourner à présent vers Gaspar…
Mariana Enriquez ne fait pas le choix de la linéarité pour poursuive son histoire qui va se déployer dans plusieurs lieux, à plusieurs époques et selon différents points de vue. Gothique, occultisme, ethnologie, histoire, poésie irriguent ce roman profondément ancré dans la réalité de l’Argentine, sa culture, son histoire politique et sociale.
La lecture reste cependant fluide car Mariana Enriquez réussit à allier richesse de contenu et simplicité d’accès. Au fil de ses pages, le roman exerce une véritable fascination sur le lecteur par son écriture et son approche de thèmes tels que la filiation, l’héritage, le pouvoir et la part d’ombre de chacun d’entre nous.
Notre part de nuit fait partie de ces livres que l’on referme à regret, en sachant que, de toute façon, on y reviendra.
"Vous êtes engagé. Une image en dit plus qu'un millier de mots "
Ce one shot, se déroulant en 1937, nous relate l'histoire de John Clark, photoreporter d'un petit journal local, qui décroche un emploi auprès de la Farm Security Administration, laquelle le missionne pour faire un reportage sur la situation dramatique des agriculteurs du Dust Bowl, région désertique et désolée.
Sécheresse, tempête de sable permanente, problèmes de santé chroniques, décès prématurés, misère sociale, absence d'hygiène et désirs d'exode constituent le quotidien de ses habitants.
Dans cette fiction historique, impossible de ne pas faire le rapprochement avec le roman de Steinbeck "Les raisins de la colère".
On s'attache à tous les personnages de l'histoire, John et son vécu en dents de scie mais surtout à ces laissés-pour-compte, hommes, femmes et enfants, ainsi qu'à ce territoire autrefois fertile, qui, à cause d'une agriculture inadaptée et irresponsable est devenue pendant plusieurs années une espèce d'outback américain.
Les dessins restituent très bien l'atmosphère des lieux, on étouffe, on suffoque, on vit l'histoire, on souhaite tant un heureux dénouement pour ces paysans et leurs familles. Des photos d'époque, à la fin de l'ouvrage, viennent compléter l'histoire pour renforcer l’immersion.
C'est également une dénonciation de l'info/spectacle déjà en place à cette époque où l'on incitait les journalistes à faire des mises en scène pour renforcer l'aspect dramatique des clichés.
"Elle voudrait s'inventer une grotte où elle pourrait s'enfuir et laisser passer le flot de la vie au-dessus de sa tête"
Un matin , Clara, qui travaille dans une agence de crédit et récemment promue, n'arrive pas à aller au travail . Tout démarre par une panne de voiture :cela va être le début d'une lente descente pour Clara vers la dépression . On dirait "burn-out" certainement . C'est un état dans lequel elle va tenter de s'extirper pour renouer vers un apaisement et trouver la clé d'un renouveau .
Gaëlle Josse qui aime imaginer la vie de personnages inscrits dans la mémoire collective dans le passé à travers sa plume toute en délicatesse (La photographe Vivian Maier dans Une femme en contre jour ; la vie de l'épouse d'un négociant de Delft que l'on voit sur un tableau dans les Heures silencieuses ..) s'attache ici à retracer les tourments et interrogations d'une femme d'aujourd'hui ancrée dans une réalité qui parlera à beaucoup d'hommes et de femmes .
Une écriture vraiment belle et fluide .
A l'occasion d'une sortie en ville, Themba, qui vient d'entrer au collège, est pour la première fois consciente du regard des Blancs sur elle par la remarque d'une mère de famille. C'est un choc, une prise de conscience que l'on va suivre tout au long de ce roman. Grâce à son grand frère, Themba va développer une conscience politique qui permet au jeune lecteur de ressentir les soubresauts de la Grande Histoire : le début de la révolte du peuple Noir contre l'Apartheid. On y croise rapidement la figure de Winnie et Nelson Mandela, dit Madiba, on assiste à une manifestation contre une loi voulant imposer l'afrikaans à l'école, manifestation réprimée dans un bain de sang.
C'est donc un roman intéressant à la fois pour comprendre l'évolution d'une jeune fille qui sort du monde de l'enfance et de l'innocence, du décalage qu'elle peut avoir avec certains de ses camarades ou même ses parents, et aussi une plongée dans une histoire que tous les jeunes doivent connaître.
Deux cabossés de la vie se rencontrent, se réchauffent, provoquent deux petits miracles assortis de quelques dégâts matériels, et tirent leur révérence dans un geste d’ultime rébellion.
Pour certains, c’est naïf, maladroit, trop explicite. Pour d’autres, la réalisation est inventive mais inégale. Pour moi, ça a été un souffle d’air frais, une inspiration profonde avant de repartir se heurter au quotidien. Essayez à votre tour, ça ne peut pas faire de mal.
Disponible en livre numérique
"Yahho est le bonjour utilisé par les petites filles japonaises pour se saluer avec complicité et bonne humeur !"
Dans ce trés beau documentaire, Eva Offredo dresse le portrait de huit femmes japonaises, aux histoires différentes.
Avec elles nous allons parcourir le Japon pour apprendre l’art de cultiver le sarrasin , la confection des nouilles soba , découvrir l'univers des sumos, avec une jeune lutteuse et s'emerveiller devant le kintsugi,ou l’art de réparer les céramiques cassées...
Les illustrations d'Eva Offredo nous invitent au voyage. Chacune des histoires nous montre que l’extraordinaire n’est pas jamais loin .
Contrairement à ses frères, le jeune chien nommé Ours est chien guide d'aveugle, très lié à son jeune maître Patrick. Un jour qu'ils se promènent ensemble, Ours perd la vue.
Il est complètement désorienté, lui dont la raison même de vivre est de guider son maître aveugle. Il part de la maison en faisant confiance à des ratons laveurs qui l'abandonnent au milieu d'une forêt.
Commence alors un périple à la fois onirique et poétique pour le jeune chien pour réussir à retrouver son chemin en se faisant confiance, ainsi qu'à un ours, nouveau compagnon de route, en se basant sur ses sens, sa mémoire, ses images mentales...
Une BD album très belle, magnifiquement illustrée qui nous plonge dans un monde de sensations à la fois visuelles et sensorielles.
Ce roman retrace l'itinéraire de 3 jeunes femmes liées par un même destin, celui de devoir épouser un homme qu'aucune n'a choisi. On suit l'intrigue de façon chronologique avec l'alternance des voix de chacune d'entre elles qui vivent la situation dans une grande souffrance mais pas forcément de la même manière. Ramla doit épouser un riche homme alors qu'elle en aime un autre ; sa soeur Hindu, elle, doit se marier avec un cousin violent. On entend également la souffrance de Safira, la première épouse du riche époux de la jeune Ramla. Toutes les 3 parlent de cette douleur qui n'a pas le droit de s'exprimer, ni d'exister aux yeux des autres.
Un très beau roman, fort et très facile à lire à la fois. Une lecture d'été à conseiller.
Djaïli Amadou Amal a reçu le Goncourt des Lycéens en décembre dernier pour Les impatientes.
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